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Choix des noms scientifiques : entre sérieux, humour et coups bas

Publié le 28/08/2025
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Vous connaissez tous la baleine à bosse ? Mais connaissez-vous son nom scientifique : Megaptera novaeangliae ?

Un peu moins simple à prononcer et à retenir, non ? Depuis le XVIIIᵉ siècle, les scientifiques donnent à chaque espèce vivante un nom latin savant. Mais derrière ces appellations parfois austères se cachent des histoires drôles, des hommages, des coups bas… et même quelques clins d’œil à la pop culture !

Comment et pourquoi donner des noms aux espèces ?

Derrière, il y a une discipline scientifique qui s’appelle la taxonomie : classer les organismes vivants dans des catégories hiérarchisées (monde vivant > domaine > règne > embranchement > classe > ordre > famille > genre > espèce) qu’on appelle taxons. Un taxon représente une boîte dans laquelle on range des individus qui ont des caractéristiques communes. Pour que ce soit bien rangé, les scientifiques doivent respecter certaines règles pour nommer leurs découvertes.

Tout commence avec Carl von Linné, naturaliste suédois du XVIIIᵉ siècle et père de la taxonomie moderne. C’est lui qui impose le système binomial : un nom de genre (avec une majuscule) + un nom d’espèce (en minuscule), le tout à écrire en italique pour être comprise par tous les savants du monde. 

Le genre est un rang taxonomique qui regroupe un ensemble d’espèces ayant en commun plusieurs caractères similaires. Une espèce est caractérisée par le fait que les individus peuvent se reproduire entre eux et que leur descendance peut aussi se reproduire. Par exemple, un cheval, un âne ou un zèbre partagent des caractères similaires : ils font partie du même genre, Equus. Ils peuvent parfois se reproduire entre eux (comme le cheval et l’âne donnant le mulet), mais leur descendance n’est pas fertile : ce ne sont donc pas la même espèce.

Attention, le choix d’un nom n’est pas totalement libre! Il doit respecter des règles fixées par le Code international de nomenclature zoologique (ICZN):
-Il doit obligatoirement suivre la loi binomiale (genre + espèce).
-Le nom choisi doit être unique.
-Il est interdit de donner son propre nom à une espèce que l’on décrit soi-même.
-Le nom ne doit pas être vulgaire ni offensant, même si certains savants du passé se sont laissés aller à quelques vacheries…

La majorité du temps, les noms choisis sont descriptifs et liés aux caractéristiques ou à l’habitat de l’espèce

Des noms inspirés par l’apparence ou le lieu
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Glaucus atlanticus

Un petit mollusque marin dont le nom signifie glaukos = bleu-gris, couleur de la mer ; atlanticus = découvert dans l’Atlantique

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Sphyrna mokarran

Le requin-marteau géant dont le nom signifie sphyrna = marteau en grec ; mokarran = grand en arabe

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Hippocampus hippocampus

L’hippocampe commun dont le nom signifie hippos = cheval en grec ; kampos = créature marine en grec

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Aldabrachelys gigantea

La tortue géante des Seychelles, nommée d’après l’atoll d’Aldabra, son aire de répartition

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Popa langur

Petit singe de Birmanie, nommé d’après le mont Popa, son aire de répartition

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Dionaea muscipula

Plante carnivore dont le nom muscipula = piège à mouches en latin

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Napoleonaea imperialis

Un arbre tropical d’Afrique de l’Ouest nommé en hommage à Napoléon, mais aussi parce que ses fleurs ressemblent vaguement… à une couronne impériale

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Bellis perennis

La pâquerette tient son nom du latin bellis = belle ; perennis = pérenne qui signifie donc “Jolie toute l’année”

Certains chercheurs ont utilisé la taxonomie pour régler leurs contentieux

Des armes dans les querelles entre naturalistes ou envers des personnalités publiques !
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Siegesbeckia orientalis

Linné, vexé par les critiques du botaniste Johann Georg Siegesbeck, baptisa une mauvaise herbe puante Siegesbeckia orientalis . Une vengeance en latin, toujours visible trois siècles plus tard !

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Buffonia sp.

Linné et Georges-Louis Leclerc de Buffon, autre grand naturaliste du XVIIIᵉ siècle, étaient de parfaits opposés. Linné était un classificateur rigoureux, presque obsessionnel, tandis que Buffon préférait l’observation et la philosophie de la nature. La légende veut que Linné se soit vengé en donnant à une genre de plantes marécageuses le nom de Buffonia… en réalité, le mot vient de bufo (« crapaud » en latin), mais l’anecdote illustre bien la rivalité entre ces deux géants de l’histoire naturelle.

Khruschevia ridicula

L’excentrique Rousseau Flower souhaitait lui aussi faire passer des messages lorsqu’il décrivait de nouvelles espèces. Les céphalopodes, connus pour leur cerveau développé, obtenaient donc le nom de ses amis. À l’inverse, pour marquer ses opinions politiques, il nomma un ver fossile Khruschevia ridicula afin de se moquer du leader soviétique Nikita Khrouchtchev.

Les taxonomistes aiment rendre hommage à des personnalités

Mais aussi des hommages… parfois surprenants !
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Gaga germanotta

Lady Gaga a inspiré le nom de genre de fougères dont Gaga germanotta

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Scaptia beyonceae

Une mouche australienne à l’abdomen doré comme les tenues de Beyoncé

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Aleiodes shakirae

Une guêpe parasite dont les proies « se tortillent » comme Shakira.

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Agathidium vaderi

Un coléoptère à la tête sombre, clin d’œil à Dark Vador

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Neopalpa donaldtrumpi

Un papillon à la houppette blonde, rappelant le président américain

sauron

Myloplus sauron

Un piranha herbivore dont les motifs rappellent l’Œil de Sauron du Seigneur des Anneaux

Bien plus que des mots latins

Ces noms ne sont pas qu’un code savant. Ils sont :

  • Des archives culturelles qui racontent l’époque, les querelles et les passions des chercheurs,
  • Des ponts vers le grand public, car qui n’a pas envie de savoir pourquoi un papillon s’appelle comme Trump ou une mouche comme Beyoncé ?
  • Parfois même un outil de conservation, car un nom marquant attire l’attention sur des espèces menacées.

    La nomenclature scientifique est une entreprise sérieuse, mais elle laisse une porte ouverte à l’humour, à l’hommage, et même à la revanche. Alors, la prochaine fois que vous croisez un nom latin imprononçable, dites-vous qu’il cache peut-être une belle histoire… et qui sait, un jour, peut-être qu’une espèce portera votre nom !

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