La démarche scientifique

Au lancement d’une étude, les scientifiques suivent un protocole précis autrement appelé la démarche scientifique. Cette démarche permet de produire des connaissances fiables, en s’appuyant sur l’observation, l’expérimentation et la critique entre pairs.

À la recherche de la vérité scientifique

On pourrait presque dire qu’une vérité scientifique est une vérité en sursis, valable tant qu’aucune donnée nouvelle ne vient la remettre en question. Elle se construit dans le temps, au sein de communautés de chercheurs qui échangent sur leurs travaux, critiquent leurs résultats et affinent ainsi leurs connaissances.

Ce processus rigoureux permet d’atteindre un consensus solide, qui reflète l’état actuel des savoirs. Les vérités scientifiques largement admises, surtout lorsqu’elles ont un fort impact sociétal, sont rarement bouleversées du jour au lendemain.

Pour qu’un résultat soit reconnu comme scientifique, il doit découler d’une méthode précise : la démarche scientifique. Celle-ci repose sur des observations, des hypothèses, des expérimentations et des analyses reproductibles.

C’est ce cadre exigeant qui garantit la fiabilité des résultats et leur réutilisation par d’autres chercheurs, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles avancées.

Qu’est ce que la démarche scientifique ?

La démarche scientifique est une méthode rigoureuse que les chercheurs utilisent pour explorer et expliquer les phénomènes observables, qu’ils soient naturels ou liés à des systèmes complexes. Ce processus structuré garantit la fiabilité des connaissances produites.

Elle s’appuie sur un enchaînement logique d’étapes, souvent résumé par le modèle OHERIC : Observation, Hypothèse, Expérience, Résultats, Interprétation et Conclusion.

Ce cadre permet de questionner, de tester et de produire des savoirs solides, partagés et reproductibles.

Le modèle OHERIC en détail

Un peu d’histoire des sciences
4e siècle avant J.C.

La méthode inductive d’Aristote : La méthode inductive consiste à observer des phénomènes pour trouver des lois générales. Autrement dit, tirer des faits à partir d’observations répétées. Cette méthode pose le premier jalon de la démarche scientifique : l’observation.

1543

La révolution héliocentrique de Copernic :  La remise en question du système géocentrique (la Terre au centre de l’univers) par Copernic pour passer à celui héliocentrique (la Terre tourne autour du Soleil) souligne l’importance de la remise en question des théories précédentes et écarter les idées reçues de la science.

1609

Le télescope de Galilée :   En perfectionnant le télescope du néerlandais Hans Lippershey, Galilée se sert de l’expérimentation afin de confirmer ou d’infirmer ses hypothèses. Les outils (de mesure, d’observation etc…) commencent progressivement à prendre une place importante dans l’expérimentation.

1726

Les Principia de Newton :   Isaac Newton applique les lois mathématiques à l’étude de phénomènes naturels. Il formalise ainsi la démarche scientifique moderne en fondant la science sur des principes universels et quantifiables.

18e siècle

La rationalisation des connaissances :  Pendant l’Âge des Lumières, des philosophes comme Voltaire, Diderot et Rousseau promeuvent l’idée que la connaissance doit être fondée sur la raison, l’observation et l’expérimentation, en opposition à l’autorité religieuse et aux superstitions. Cette époque voit la naissance de l’esprit critique, essentiel à la démarche scientifique.

1830-40

La méthode comparative de Darwin :  Lors de son célèbre voyage, Charles Darwin compare et observe diverses espèces. Cette démarche rigoureuse le conduira vers sa fameuse théorie de l’évolution. Cette avancée amènera des analyses plus globales et interdisciplinaire.

Aux origines du mot « science »

Le mot « science » peut prendre plusieurs sens selon le contexte. Dans son acception la plus courante, il vient du latin scientia, qui signifie « connaissance » ou « savoir ». La science s’oppose ainsi à la doxa, autrement dit à l’opinion. Elle désigne l’ensemble des connaissances construites méthodiquement, vérifiées et validées par des démarches rigoureuses.

 

Attention aux biais cognitifs !

La démarche scientifique vise l’objectivité, mais elle n’échappe pas aux limites de notre cerveau. Les biais cognitifs, ces raccourcis mentaux souvent inconscients peuvent influencer chaque étape du raisonnement : formulation de l’hypothèse, interprétation des résultats, sélection des données…

Par exemple, on peut accorder plus d’importance aux éléments qui confirment nos croyances (biais de confirmation), ou être influencé par la manière dont une question est formulée (effet de cadrage).

Même la publication des résultats n’y échappe pas : les études aux résultats « positifs » sont davantage mises en avant, au détriment de celles qui sont pourtant tout aussi précieuses (biais de publication).

Pour garantir des connaissances fiables, les scientifiques doivent donc rester vigilants face à ces biais et mettre en place des méthodes rigoureuses pour les limiter.

👉 Envie d’en savoir plus sur les biais cognitifs ? Consultez notre page consacrée à l’esprit critique.

La démarche scientifique dans votre quotidien

Même si la démarche scientifique paraît souvent très rigoureuse, elle fait partie de notre vie quotidienne. Par exemple, pourquoi mon gâteau est-il meilleur avec la bonne dose de sucre ? Pourquoi mes plantes poussent-elles mieux dans le salon que dans la cave ? Ces questions montrent que, sans toujours y penser, nous utilisons ce raisonnement pour comprendre et agir.

Aujourd’hui, il est même possible de participer activement à la science grâce à des programmes de science participative. À Océanopolis, le programme Objectif Plancton vous invite à prendre part à une étape clé de la recherche en collectant vous-même des échantillons de plancton.

Une belle occasion de contribuer à la science tout en découvrant le monde marin !

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